Affiche - Un bon de solidarité de un franc, c'est une soupe pour un enfant

Numéro d'inventaire

011.26.50.3

Dénomination / Titre / Désignation

Affiche

Dénomination / Titre / Désignation

Un bon de solidarité de un franc, c'est une soupe pour un enfant

Domaine / Discipline

Dessin


Imprimé

Création/Exécution

Dessinateur

Colin Jean

Seconde Guerre Mondiale : Date de publication

Paris : Ville

Seine : Département

Fonction / Utilisation

Propagande

Matière

Papier

Fonctionnement et contexte

Cette affiche commandée par Vichy a pour objectif d'inciter les Français à se montrer généreux et solidaires par l'achat d'un bon de solidarité, émis par le Secours national.
Créé en 1914 déjà, mais mis en sommeil dans l'entre-deux-guerres, le Secours National est reconstitué en 1939 et placé dès 1940 sous l'autorité du maréchal Pétain. C'est le seul organisme avec la Croix Rouge à pouvoir lancer des appels à la générosité publique pour porter assistance aux civils démunis. Ces bons de solidarité, à l'effigie du Maréchal et allant de 1 à 10 Francs, n'avaient aucune valeur monétaire mais constituaient un moyen d'entraide. Grâce à l'achat de ces bons en effet, les donateurs permettaient, via le Secours national, de nourrir une mère sans ressources ( veuve ou mère dont le mari est alors prisonnier de guerre), d'offrir une soupe à un enfant ( car à cause du rationnement, de nombreuses enquêtes de pédiatres ont montré que les enfants étaient gravement carencés dès leur plus jeune âge, souffrant de retards de croissance par exemple) ou encore un jour de repos à un enfant de régions sinistrées ( du Nord notamment)

Description

L’affiche, sur fond orangé, représente le visage d’un enfant souriant, les yeux tournés vers un bol de soupe fumante et un bon de solidarité d’un franc sur lequel est représenté le maréchal Pétain, chef du gouvernement de Vichy de 1940 à 1944.
Les couleurs sont vives et le graphisme de Jean Colin est assez minimaliste.
Cette affiche illustre l’état déplorable de la société française pendant la guerre et témoigne du culte de la personnalité organisé autour d
Visa de l'ORAFF (en bas à droite), Office de Répartition de l'Affichage, créé par les autorités allemandes en 1941, pour contrôler et ainsi pouvoir censurer les affiches du régime de Vichy.

Mot clé

Propagande

Assistance

Etat français

Colin Jean

  • De 1941 à 1950, Jean Colin est l'auteur d'une quarantaine d'affiches pour le cinéma très représentatives du style graphique des années 1940.
    Avant même sa sortie de l'École des arts décoratifs en 1932, il signe sa première affiche pour le film d'Edmond T. Greville Plaisirs de Paris. Il ne dessine sa seconde affiche pour le cinéma que dix ans plus tard. Dans l'intervalle, Jean Colin travaille pour la société de production Films Orange. Il réalise des invitations, des pages publicitaires et des photomontages qui paraissent dans la revue Le Film, qui remplace La Cinématographie française lors de son interruption durant la Seconde Guerre mondiale, entre 1940 et 1944. Il commence par un encart publicitaire pour La Vierge folle de Diamant-Berger, tourné en 1938 et ressorti durant l'été 1941, ainsi qu'un photomontage pour Pension Jonas de Pierre Caron. La société Vedis lui commande alors ses deux premières affiches pour un film prestigieux, La Duchesse de Langeais, de Jacques de Baroncelli. Ces réalisations l'amènent à travailler pour des films documentaires dont la société Arts-Sciences-Voyages assure la promotion. En 1943, il obtient le grand prix de l'Académie de l'affiche pour la reprise d'un film de 1936, L'Appel du silence, consacré à la vie du père de Foucauld. Il n'abandonne pas pour autant le domaine de la fiction, et produit de très belles affiches composées d'un mélange de dessins et de photographies pour des films aussi célèbres que Les Anges du péché de Robert Bresson en 1943, Le Ciel est à vous de Jean Grémillon en 1943, ou encore, la même année, Le Voyageur sans bagages, de Jean Anouilh et Jean Aurenche.

Office de Répartition de l'Affichage (O.R.A.F.F.)

Paris

Seine

Seconde Guerre Mondiale