Collections en ligne du Musée de la Résistance
de Limoges
La collection du musée est composée de milliers d'objets, d’œuvres et de documents.
Certains sont visibles dans le parcours permanent mais l'essentiel est conservé dans les réserves du musée.
Partez à la découverte de cette base régulièrement mise à jour et explorez l'étendue des collections du musée.
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Actualités des collections
Les coups de cœur du musée
Les objets en 3D
Boîte à bijoux en porcelaine blanche en forme de navire à 2 cheminées décorée par un prisonnier de guerre français, Marcel Crétin, le 13 juillet 1941.
Prisonnier au stalag IV C à Wistritz bei Teplitz-Schönau en Tchécoslovaquie, Marcel Crétin n’est peut-être pas à l’origine de la fabrication de cet objet mais il l’a orné de plusieurs inscriptions symboliques. Sous l’objet, sont écrits en bleu « Le 13 juillet 1941. Souvenir de captivité » en français et en allemand « Sudetenland turn bei Teplitz » (Tour des Sudètes près de Teplitz en français). Sur le pourtour du navire, les mots « L’Espérance » et « Le Captif » rappellent la situation du prisonnier de guerre : en captivité, il ne perd pas espoir et attend sa libération. Les deux drapeaux français qui ornent le dessus du navire et le liseré tricolore au sommet des deux cheminées donnent un caractère patriotique à l’objet. Rapatrié en France le 3 juin 1945, Marcel Crétin a ramené cette boite en souvenir de sa captivité.
N° d’inv.022.50.18
Lance-tracts à retardement, un bricolage ingénieux
Lance-tract artisanal utilisé par des Résistants lors de la visite officielle du maréchal Pétain à Toulouse le 5 novembre 1940.
Cet objet est constitué d’une boîte de conserve en aluminium percée et fixée sur un balancier en bois au bout duquel est maintenu un boulon qui fait office de contrepoids et d’un piège à rats en bois dont le déclencheur est placé à la verticale du boulon. L’inscription « Lucifer » et la tête de souris gravées sur la plaque en bois rappellent l’usage originel de l’objet. Pour mettre en œuvre ce lance-tracts, il fallait remplir d’eau la boîte de conserve puis « armer » le piège en y déposant la liasse de tracts. L’eau s’écoulait alors lentement de la boîte. Une fois vide, elle devenait plus légère que le contrepoids qui déclenchait alors le piège à rats projetant une pluie de tracts dans les airs. Ce stratagème remplissait parfaitement sa fonction. La distribution de tracts étant dangereuse, les Résistants inventèrent des dispositifs de dispersion à retardement depuis les toits d’immeubles.
N° d’inv.023.23.11Flasque militaire en bois gravée par le soldat serbe Nikola Brcina pendant la Première Guerre mondiale.
Fissurée en son milieu, cette gourde fermée par un bouchon est ornée. Sur une de ses faces, la flasque est gravée d'un entrelac de végétaux de style oriental et une étoile à 5 branches. Sur le fût, des inscriptions serbes indiquent le parcours du soldat. Né en 1874 à Smom Robsgva, Nikola Brcina a combattu en Sardaigne à Sassari entre 1914 et 1916. La brigade mécanisée Sassari est créée le 1er mars 1915. La particularité de ces régiments est qu'ils ont été composés presque entièrement de Sardes t donc unis par un esprit de groupe. La retraite de l'armée serbe au cours de l'hiver 1915-1916 est gravée dans la mémoire collective sous le nom de « Golgotha albanais » : affamés, épuisés et pas équipés pour affronter l'hiver, toujours en proie aux attaques des clans albanais hostiles, plus de deux cent mille soldats (parmi lesquels la moitié des recrues, soit 15 000 jeunes gens) et de civils reposent pour toujours dans les cols enneigés d'Albanie.
N° d’inv.010.27.1Un appareil-photo compact, solide, pratique et discret
Appareil-photo noir en bakélyte de modèle Vest Pocket de Kodak, fabriqué vers 1912 aux Etats-Unis.
La firme Kodak commercialisa le modèle Vest Pocket en 1912 sur une vaste aire géographique, si bien qu’il fut utilisé dès 1942 par les soldats de toutes les nationalités. Ce modèle d’appareil photographique était le meilleur pour prendre des photos du front. Une directive, datant de l’été 1915, interdît aux civils comme aux militaires de photographier dans la zone de l’avant à moins de disposer d’une autorisation délivrée par le général commandant l’armée. Beaucoup de soldats s’affranchirent de cette interdiction pourvu qu’ils fussent discrets, ce que permet le Vest Pocket par ses caractéristiques techniques. Outre sa solidité et sa taille réduite, le Vest Pocket avait l’avantage de fonctionner avec une pellicule plastique moins fragile que le verre des plaques traditionnelles. Certains soldats transmettaient les pellicules à l’arrière pour les faire développer via un camarade en permission. Cela permettait de se dérober à la censure postale.
N° d’inv.015.30.55La jeep, symbole de la libération
Reproduction d'une jeep en bois de couleur kaki, 1944-1945.
La voiture est très détaillée : 4 roues qui tournent, deux sièges avant, des banquettes à l'arrière, un volant réalisé avec une tige et un morceau de bois rond, une roue de secours accrochée derrière. Les éléments sont fixés avec des clous. Le drapeau français est peint sur le côté, une étoile blanche à 5 branches dans un cercle blanc (symbole militaire américain pour les véhicules) sur le capot. Si quelques très beaux jouets étaient déjà répandus avant le deuxième conflit mondial (Dinky Toys, Lineol, les jouets Citroën et d’autres...), la libération en 1944 et la fin de la guerre en 1945 ont été un formidable moteur d’inspiration pour les créateurs de jouets et notamment autour des chars et half-tracks des Alliés, mais surtout la jeep. Des petits artisans, bricoleurs du dimanche et papas attentionnés ont reproduit alors des jouets en bois plus ou moins fidèles et détaillés mais surtout flanqués de l’étoile américaine.
N° d’inv.011.26.67Une gamelle militaire au décors bucolique
Gamelle en aluminium personnalisée par le prisonnier de guerre, Jean Fleury, à Licourt en 1940 (15 cm long, 15 cm haut, 9 cm large).
Cette gamelle rectangulaire de l’armée française modèle 1935 avec poignée à charnière et courroies de fixation sur les côtés est décorée de motifs champêtres : un cerf et deux chiens ornent l’objet ainsi que des colonnes grecques et des vases. Au dos, la gamelle est décorée de fleurs, d’une encre et de l’inscription « Jean Fleury ». Sur le devant de la gamelle, le soldat a gravé " A Licourt en captivité. Août 1940". Sur le couvercle, apparaissent les initiales FJ. Les gamelles ont souvent été personnalisées par leurs propriétaires à des fins artistiques, de souvenirs ou tout simplement pour la reconnaître parmi les autres. Dans ce domaine, la seule limite était l'imagination du soldat ou ses capacités à graver correctement. Jean Fleury faisait partie des prisonniers de guerre français de la Seconde Guerre mondiale, au nombre de 1 845 000, capturés par les armées du Troisième Reich après l'armistice lié à la bataille de France durant l'été 1940, d'abord hébergés dans des camps installés en France dans la zone occupée, dits Fronstalags.
N° d’inv.989.1034.1Bonbonnière au décors patriotique, objet de résistance
Boîte ronde en bois verni décorée à Limoges en 1940 par J. Pérard
Cette bonbonnière, marron, est constitué d’une base et d’un couvercle sans charnière. Un bouquet de fleurs et une ficelle aux couleurs du drapeau français ornent le couvercle ainsi que des incrustations de clous tricolores. Ce décor est signé de l’artiste J. Pérard, spécialisé dans cette production patriotique. Sous la boîte sont écrits à l’encre blanche le lieu et la date de conception « Limoges 14 octobre 1940 ». Face à la défaite de l’armée française et l’armistice décrétée par Pétain en juin 1940, certains Français témoignent de leur patriotisme et d’une forme de résistance passive au travers de leur art.
N° d’inv.023.3.1Une pipe en l’honneur de Pétain
Pipe en bruyère de couleur marron en hommage au héros de Verdun, le général Pétain, réalisée juste après la Première Guerre mondiale par la maison Louis Lamberthod à Sainte-Claude.
La tête du général est sculptée sur le fourneau, coiffé de son képi décoré de feuilles de laurier et habillé d’une chemise militaire. Le tuyau courbé de la pipe, en corne laquée, porte des traces d’usures prouvant que l’objet a été utilisé. Plusieurs inscriptions ont été gravées : « Pétain CA 327 », le poinçon « Bruyère véritable » et la signature « Lamberthod ». A Verdun, en 1916, le général Pétain imposa sa conception de la guerre : reculs tactiques, emploi massif de l'artillerie, refus des offensives inutiles. Naquît alors la légende du « héros de Verdun ». Plusieurs objets patriotiques furent créés à l’effigie du général et vendus dans le commerce au profit des soldats.
N° d’inv.015.30.78Une poussette en souvenir des proches
Jouet en bois en forme de landau réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale par Edouard Lefebvre, prisonnier de guerre au stalag VA à Bade-Wurtemberg en Allemagne.
Ce landau sombre en forme de caisse roulante a été conçu avec des éléments de récupération de mauvaise qualité : jetons pour les roues, papier bitumé de baraquement pour la capote, poignée de dévidoir pour le guidon. En réalisant cet objet prosaïque, le prisonnier prouve son attachement et son affection pour sa famille. La poussette porte la marque de la solitude et de l’incertitude d’un avenir suspendu, une forme de lutte contre la dureté des conditions de détention. La création artistique était pour certains prisonniers vitale pour survivre et préserver une parcelle d’individualité. La poussette était peut-être destinée à être offerte aux enfants du prisonnier à son retour en France.
N° d’inv.012.34.5Boîte à bijoux en bois réalisée par le prisonnier de guerre Léon Pacouret pendant la Seconde Guerre mondiale.
La tête d’un cheval est gravée en relief sur le couvercle, encadrée par des triangles aux angles. Sur le devant est gravé « Souvenir » et au dos « Linz ». Des motifs floraux décorent les côtés de la boîte. Originaire de Creuse, le soldat Léon Pacouret a été fait prisonnier en 1940 et envoyé en Allemagne au stalag IIA à Neubranderbourg puis IIE à Schwerin. Il semble avoir réalisé cette boîte en Autriche à Linz.
N° d’inv.011.26.27.7Paire de brodequins en bois portés en déportation par le résistant limougeaud Georges Branland.
Dépourvues de lacet, ces chaussures à semelle en bois de 3 cm d’épaisseur ont été réalisées artisanalement. Le pied en cuir noir, très épais, est collé et fixé à la semelle par des clous à tête plate. Le coup de pied et la cheville sont en toile grège épaisse. Une tige en cuir monte au-dessus du talon. La chaussure se ferme par 3 œillets fixés sur une languette de cuir. L’intérieur est doublé d’une toile molletonnée. Les renforts des semelles ont résisté, collées et pointées. Déporté au camp de concentration de Buchenwald le 17 janvier 1944 puis à Dora et à Bergen-Belsen sous le numéro de matricule 41010, Georges Branland revint en France le 30 avril 1945 chaussé de ces brodequins.
N° d’inv.023.18.2.1La quille, objet de la délivrance
Quille en bois du soldat Baptiste Collin qui a combattu pendant la guerre d’Algérie.
L'expression "c'est la quille" est née dans l'argot militaire au début du XXème siècle pour désigner la fin du service militaire (en référence avec la quille des bateaux qui ramènent les soldats ou du décompte des jours restant avant la fin du service militaire à l'aide de bâtons tracés sur des supports). Traditionnellement, les militaires se font offrir une quille militaire à la fin de leur carrière, symbole de libération. Aux couleurs du drapeau français, cet objet est orné d’inscriptions qui retracent le parcours militaire du soldat : « Allemagne, Maroc, Algérie, Offenbourg, Berkane, Oujda, Aïn-Harrouda, Bou-Rached, Saïda, Le-Kréder », « Pour la 55 2 B ». Originaire de Nieul (Haute-Vienne), Baptiste Collin, mobilisé en 1954, a combattu pour la 55-2B.
N° d’inv.022.19.1N° d’inv.015.30.89